Graduation

Il fait beau, il fait chaud, les révisions ont (re)commencé. Et les célèbres dase shuexeng (étudiants de quatrième année) viennent faire baver d'envie leurs petits camarades. Ils ont fini. Une petite soutenance et puis s'en vont, ils sont libres.

On immortalise le moment.

Devant la BU, on photographie la promo. Pour les grosses filières comme l'anglais, on divise par groupes (l'équivalent des groupes de TD en France). Les chefs sont là, tenues décontractées même si la plupart des fillles se font belles.

Lieu très prisé pour les photos : le ding, symbole de puissance et de prospérité.

(il y a des casse-cous qui montent dedans)

Encore un incontournable : le remake de la montée des marches. Parfois, on se place de façon à dessiner un motif, ça en jette.

Les diplomants portent le ridicule uniforme à l'anglosaxonne, djellabah noire et chapeau à sommet carré, avec pompon qui pendouille. On les jette bien haut pour montrer qu'on est libres et contents.

Si j'avais déclenché une demi-seconde plus tard, j'aurais eu tous les chapeaux en suspension dans le ciel. Au lieu de quoi, on dirait que les étudiants sont survolés par trois gros pigeons.

Pourquoi, mais pourquoi je suis pas foutu de faire une belle photo de temps en temps ?

Alors bien sûr, là ils friment devant les petits copains qui retournent en examen. Ils se la racontent un peu, c'est normal. En réalité, c'est maintenant que la galère commence, pour eux. Ils débarquent sur un marché du travail saturé et donc hyper-concurrentiel. Ils vont devoir tout accepter pour avoir un emploi. Dans le même temps, papa et maman vont commencer à sérieusement leur pousser au cul pour qu'ils se marient. S'ils ne leur présentent par rapidement un(e) candidat(e), ce sont les parents qui vont s'en charger. Et pour ceux qui ont la chance (?) d'être déjà casé, papa et maman vont très vite réclamer une descendance. Dans le même temps, il va falloir trimer dur pour rapidement acheter un logement, hors de prix.

Bienvenus dans la vraie vie, mes poussins.