Villejean
Vous le savez presque tous, j'ai fait mes études à Rennes. Enfin à Rennes 2. Villejean, quoi. Un ghetto trotskyste. Un fief d'anars. Un nid à khmers.
C'est un vieux campus, pas particulièrement grand. Du temps où j'y étais, je crois que nous étions environ 12000 étudiants.
A l'époque déjà, le campus était en pleine modernisation/rénovation. Ils avaient construit une abomination qui servait à accueillir la vie étudiante.
Le bâtiment des langues étrangères est plus chaleureux. Pendant deux ans, j'y ai étudié l'italien. C'est un de mes regrets d'étudiants : j'ai pas réussi à boucler ma licence. Pourtant j'aimais vraiment ce cursus.
Un beau paquet de langues y est enseigné. Même le chinois ! C'était pas possible à mon époque...
La BU est très jolie... enfin dans son style.
Elle est plutôt grande, mais les livres sont très vieux, souvent en mauvais état, et presque systématiquement en nombre bien trop réduit. A Rennes 2, vous êtes dans une promo de 400 étudiants, un prof dit "il faut absolument que vous lisiez ce bouquin", et il y a trois exemplaires dudit bouquin dans les rayonnages de la bibliothèque.
Hé bien non ! Dans ce désert humain, je suis tombée sur deux chinoises. Elles étudient l'économie, me disent que le français est difficile mais qu'on s'habitue, et puis qu'il y a plein d'étudiants chinois donc on se sent pas trop seul.
La jeune fille à droite est de Changzhou. Et sa sœur était étudiante à Yangzhou !
Dans les couloirs les tableaux où sont affichées les petites annonces sont très nombreux. Les étudiants se revendent leurs livres, contrairement aux chinois.
Ces tableaux sont aussi le support d'un inimitable humour "potache".
D'autres tableaux sont réservés aux syndicats. Chez nous à Rennes 2, le CNT est très visible.
CNT, ça signifie Confédération Nationale du Travail. C'est un syndicat de combat, comme on dit. Ils se laissent pas faire. Ils sont pas commodes. Et ils savent comment on mène une mobilisation. Étudiant, je n'ai pas toujours adhéré à leur discours, mais ils m'ont beaucoup impressionné. Sévèrement burnés, les mecs.
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